LES ARROGANTS



<< Les arrogants » Gabriel Boustany , Editions J.C Lattès , 2019 , 406 pages . Les groupes ethniques sont représentés dans cette saga familiale et sociétale , servie par des caractères bien trempés , le père - patriarche , l'émir Tarek , puits de science et de culture , militant de la première heure du nationalisme arabe , la mère beaucoup plus jeune est une « princesse circassienne >> effacée mais n'en pense pas moins , Farouk , le fils gagné par son dandysme et son homosexualité , les petites jumelles , Yasmina et Zahra occupées à s'amuser et bien entendu l'héroïne , la rebelle , grandie bien trop vite , la vivace et la lucide , chérie par son père , celle qui a reçu le flambeau du pouvoir : Princesse Tasmine . Dès sa naissance , Il a misé sur elle comme on miserait sur un avenir meilleur , libéré de la tutelle coloniale dans un Liban devenu unifié et fort , sur une femme qu'elle deviendra bien vite et aura une bonne longueur d'avance sur les autres . Et qui saura mettre en œuvre les projets de son père . Pendant la traversée , entouré de ses amis , les cinq représentants des forces libanaises en présence , au visage tamisé par l'éclairage du bateau , penchés au - dessus d'une immense carte de leur région d'où jaillit la lumière entre les volutes des cigares un tableau à la Georges de la Tour : sunnite , chiite , druze , maronite et orthodoxe . « Tout nous oppose et tout nous lie » dira plus tard , le vieux lion arabe à son ami Paul Mattar à Genève . C'est cela le Liban en somme , des différences visibles , appuyées qui forment un tout , un bloc solide qui tient malgré les batailles , guerres , luttes . < « < J'ai entrepris il y a quelques années l'écriture " fort ambitieuse " d'une trilogie de Beyrouth , précise Gabriel Boustany . Ce livre en est le premier volet . Les personnages s'inspirent de gens que j'ai connus et de situations revues et corrigées par la part de l'imaginaire . Le Liban est un village et les Libanais sont partout chez eux dans le monde . La Montagne , le Chouf , tient une grande place dans ce livre , il en est la flamme . On reste dans le romanesque .